La Traversée de l\'Atlantique à l\'envers

Faux départ ?

 Ce sont les premières lignes de Franck que vous découvrirez enfin. Ecrites cette nuit et complétées à l'instant. Des news toutes fraîches donc !

 

En résumé nous sommes partis à l'assaut d'une mer enragée et nous avons été défaits... Enorme baston dans la gueule, l'après-midi et toute la nuit avec un 25 noeuds établi et des grains à 30-35.  Gérable s'il n'y avait pas cette double houle meutrière. Autant vous dire que les quarts ont été terribles, d'autant que le pilote automatique était incapable de gérer correctement la situation. On s'est battu comme des lions pour abdiquer le lendemain matin, épuisés, vers une escale à Pointe à Pitre. 125 miles parcourus tout de même dont la moitié dans des conditions dantesques. Le moral a rude épreuve est remonté suite à un petit repas dans un restaurant Guadeloupén. Demain on y retourne et il n'y aura, à priori plus d'escale. Cette nuit est mémorable, nous avons alterné des sentiments d'impuissance à des sentiments très heureux consécutif à l'atteinte de points stratégiques sur la carte. Je vous laisse avec Franck, à très bientôt (merci pour vos messages, nous ne pourrons plus les lire avant notre retour).

 

 Yan

 

 

 

 

Samedi 3 mars:
Les retrouvailles de l'équipage se sont faites à Orly 2 heures avant d'embarquer pour le vol de 13:25 pour Fort de France. C'est la première rencontre entre Franck et Thierry. Yannick est donc le seul à bien connaître les 2 autres membres du futur équipage. Le vol sur FdF se passe sans encombre sinon 30 mn de retard à cause "de la préparation de la cabine" qui est une façon pour Air France de dire que cela n'est pas de leur faute. L'efficacité de l'équipe pour récupérer les 170 kg de bagages et la voiture de location promet une suite performante. Fernande (cf photo) nous attend devant la gendarmerie du Marin pour nous conduire jusqu'à la maison louée pour 2 jours. En 30 secondes, Yannick arrive à déballer toutes ses affaires dans la maison qu'il faudra 1 heure à Franck 2 jours plus tard pour les remballer. Le rendez vous avec François Lucas, équipier et architecte du bateau de Jean Paul le Breton que nous allons rapporter est fixé à 20:30 dans un restaurant du port du Marin. Au menu, du poisson pour tout le monde, il faut se mettre dans l'ambiance des daurades coryphenes que nous allons pêcher (cf photo). Le décalage horaire de 5 heures ne fera pas prolonger cette soirée très tard.

 

Dimanche 4 mars:
Le lendemain matin est prévue une sortie en mer pour que François nous donne tous les détails de fonctionnement de cette bête de course qu'est "mistral" notre souris verte pour ce retour Martinique La Turbale. Le bateau fait 9,5 mètres de long, pèse 3 tonnes dont une pour le bulbe qui est accroché à 2,4 mètres sous la coque, est construite en bois et époxy (c'est un prototype) possède des ballastes de 450 litres, fait 3.5 mètres de large au maître bau qui se trouve complètement à l'arrière et possède une coque plate planante promettant des surfs diaboliques au milieu de l'Atlantique. Les alizés sont assez forts (20-25 nœuds) et permettent de tester la trinquette, petite voile d'avant que nous allons certainement beaucoup utiliser pour ce convoyage retour contre le vent. Les bastaques, gréement amovible fait pour retenir le mat de l'arrière et qui ne se trouve que sur des bateaux de compétition car leur usage est complexe sera notre point d'attention particulier car nous n'en avons que très rarement utilisés. Test du pilote automatique de secours. Retour au port pour continuer les explications de découverte du bateau qui a une électronique de pointe pour recevoir en mer les fichiers météo par téléphone satellite Iridium et les utiliser dans le logiciel Maxsea pour optimiser le routage. Un autre point important est la génération d'électricité réalisée par un hydrogénérateur, hélice que l'on plonge à l'arrière du bateau pour recharger les batteries. Car tous ces éléments consomment beaucoup d'électricité. Pendant que Thierry raccompagne François et sa famille à l'aéroport, Yannick et Franck se lancent dans un rangement systématique et complet du bateau. L'objectif au delà de la propreté et de tout connaître sur le bateau et son contenu car en cas d'urgence, il ne faut avoir aucun doute sur le matériel que l'on peut utiliser. Cette opération va nous occuper jusqu'à épuisement et nous rentrerons à la maison pour dîner et se coucher.

 

Lundi 5 mars:
Le lundi est prévu pour faire l'avitaillement du bateau au moins jusqu'aux Acores. On compte 3 semaines pour y arriver (en espérant aller plus vite). Thierry et Yannick vont passer la matinée au Hyper U à côté de Fort de France. Même en Martinique il y a des bouchons ce qui retardera l'opération d'une bonne heure. 189 litres d'eau (2 caddies plein) et 2 autres caddies plein de nourriture pour 40 kg environ devraient nous nourrir pendant cette première grande partie de traversée. Pendant ce temps Franck teste les appareils de sécurité et de communication du bateau afin de donner à nos familles restées à terre toutes les instructions nécessaires pour nous joindre. Entre autre, une balise SPOT qui va permettre par une pression sur un bouton d'envoyer un SMS a Jean Paul et Sylvie indiquant si tout va bien ou si nous avons besoin d'assistance ainsi que les coordonnées GPS du bateau (ici

http://share.findmespot.com/shared/faces/viewspots.jsp?glId=0bOuedRihHAkAT5UYkFvdMlMqKbyo3h2m).

Ces points seront aussi visible sur une carte sur un site rendant facile la visualisation l'évolution de la traversée. À 17:00, nous quittons le quai du port du Marin pour aller en rade rejoindre le millier de bateau qui sont au mouillage. Premier dîner et nuit à bord bien au calme après avoir mis une 2eme ancre pour sécuriser la tenue du bateau face au vent qui souffle anormalement fort depuis plusieurs jours.


Mardi 6 et mercredi 7 mars:
Le réveil est très matinal sous l'effet du décalage horaire et de l'excitation du départ. Inspection du mat, remontée des 2 ancres et nous voilà libérés en route pour la grande traversée. La météo indique un vent fort encore pendant 3 jours avec une mer formée avec des creux de 2,7 mètres. Les alizés habituellement du NE sont actuellement plus fort et plus Est ce qui est plutôt favorable pour une remontée vers les Acores. Par sécurité parce que nous ne connaissons ni le bateau ni le comportement de notre équipe de choc, nous décidons de faire une route moins directe mais sous les iles à l'abri du vent et des vagues. On contourne donc la Martinique coté mer des Caraïbes en faisant un petit stop à Saint Pierre pour inspecter la coque dans une eau turquoise. Saint Pierre était une ville portuaire importante pour la Martinique en 1902 quand le volcan du Mont Pelé à explosé et tout détruit presque instantanément par une nuée ardente à 1000 degrés et 200km/h qui a tout brûlé même les bateaux mouillés en rade. Aucune des 30 000 personnes de la ville n'a survécu. Nous quittons Saint Pierre dans un petit vent et une atmosphère très détendue quand le vent et les vagues nous prennent à froid et sans préliminaires à la sortie de l'ile. Les 2 à 3 mètres de vagues et le vent entre 15 et 27 nœuds secoue sérieusement l'équipe bien que le bateau ait de bonnes réactions. Les quarts s'organisent: Thierry le fera avec Yannick pour apprendre. Nous longerons la Dominique aussi sous le vent pour reposer l'équipage puis à nouveau la machine à laver dans le Canal entre la Dominique et la Guadeloupe avec un léger répit sous le vent de Marie Galante. Arrivé à la hauteur de Saint Anne en Guadeloupe, on décide de profiter de cette dernière côte avant le grand large pour faire une pose avant d'attaquer une deuxième nuit qui est prévue tout aussi agitée. Impossible de trouver un port ou un mouillage à proximité. On décide alors de redescende sur Pointe-à-Pitre pour faire une remise en forme de l'équipage  et du bateau. C'était donc un premier départ d'échauffement. Vous pouvez nous suivre sur la carte ici :

http://share.findmespot.com/shared/faces/viewspots.jsp?glId=0bOuedRihHAkAT5UYkFvdMlMqKbyo3h2m

 

Thierry au soleil

 

 

Le rocher du diamant

 

 

Saint Pierre

 

 

Saint Pierre

 

 

Le village de Saint Pierre, détruit par un volcan en 1902. On peut voir des restes de façades d'époque.

 

Point à Pitre de nuit

 

 

Franck en haut du mat



08/03/2012
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